Édition 2024

Les 11, 12 et 13 octobre 2024, aura lieu une nouvelle édition de Lire en Poche autour du thème « Exils ».

En 2024 Lire en Poche se penchera sur « l’exil » – comme sujet, à travers la question des migrations, des déplacements de population volontaires ou forcés, des changements de vie aussi, parfois contraints et parfois choisis. Cet exil porte en lui le rêve sous-jacent d’une vie meilleure ailleurs, à recommencer ou à commencer tout court, génère une diaspora nourrissant la nostalgie d’un voyage sans retour.

L’exil provoque ainsi d’inévitables questions identitaires et la France est sans conteste un de ces pays où l’esclave, le colonisé, l’immigré a posé le pied, façonnant le visage d’une nation diverse, ouverte sur le monde. Si l’exil est d’abord une séparation, qui condamne à devenir un étranger, un apatride, il peut aussi avoir des vertus pour celui ou celle qui part en quête d’une contrée inconnue, c’est ainsi par exemple que nombre d’immigrés parvenus à Ellis Island ont vu l’Amérique comme un asile et une terre de possibles, fantasme d’un nouveau départ, d’une renaissance. L’exilé politique enfin, est aussi bien souvent celui qui dénonce, celui dont l’éloignement permet de révéler au monde la société qu’il a quittée, la fuite se transformant alors en une victoire, la conquête d’une liberté.

Mais l’exil, dans les œuvres écrites depuis l’antiquité, ce sont aussi des figures magistrales, depuis Moïse à Ulysse, des personnages dont les déplacements se peuplent de deuils mais aussi d’espoirs, de rencontres, d’amours et d’hospitalité autant que de combats, de confrontation à de nouveaux imaginaires, de pertes de racines… Depuis Socrate et Ovide, l’exil est encore porté par les écrivains eux-mêmes, qui sont nombreux à l’avoir subi. Certains l’ont connu en étant bannis de chez eux comme Victor Hugo, d’autres l’ont choisi pour fuir le danger totalitaire comme Stefan Zweig, d’autres encore l’ont désiré pour disparaître du champ littéraire comme Rimbaud. Certains sont en exil de leur propre vocable, ceux qui exercent leur talent dans un autre langage que leur langue native, la langue du pays d’accueil, comme le français chez le tchèque Milan Kundera ou la vietnamienne Kim Thuy, ou la langue de l’agresseur tel le russe employé par Andreï Kourkov dans ses romans jusqu’à l’invasion de son pays, l’Ukraine. Et au-delà des auteurs connaissant l’exil sous ses diverses formes concrètes, les écrivains, par l’acte créatif lui-même, ne sont-ils pas dans une forme d’isolement relatif, d’attention portée à la langue et aux mots que le silence n’a de cesse de menacer ?

Ce sont à toutes ces formes de l’exil qu’une partie des invités de Lire en Poche s’attachent dans leurs œuvres et que les lecteurs et les lectrices, de tous âges, auront loisir de découvrir et d’interroger.

Sélection 2024

Trop de morts au pays des merveilles

Morgan Audic

Le Grand Soir

Gwenaël Bulteau

Bois-aux-Renards

Antoine Chainas

Toujours Vivantes

Nicolas Leclerc

Les Dévorés

Thibaut Solano